Stratégie pour éviter une nouvelle pandémie

Par Roger Castel

Le monde entier subit depuis novembre 2019 une grave pandémie causée par un nouveau virus. La maladie, dénommée COVID-19 (néologisme venant de CORONAVIRUS Disease 2019) a provoqué deux graves catastrophes, l’une sanitaire (avec de nombreux décès) et l’autre économique (avec une augmentation des faillites et du chômage). Quelle stratégie pourrait être efficace pour neutraliser la propagation actuelle et éviter une nouvelle pandémie ? 

Symptômes et propagation

La COVID-19 est une maladie infectieuse respiratoire, due à un virus apparu en novembre

2019. Ce parasite se transmet principalement par des postillons projetés lorsqu’une personne infectée tousse, crie ou éternue. Ces gouttelettes, trop lourdes pour rester dans l’air, tombent vite sur le sol ou sur une surface proche (1). Nous pouvons donc être infectés, en inspirant le virus, près d’une personne malade ou en portant les doigts aux yeux, au nez ou à la bouche, après avoir touché un objet contaminé.

La majorité des personnes atteintes ne ressentent que des symptômes bénins (toux, mucosités nasales, mal de gorge, fièvre légère) et guérissent pour la plupart, sans traitement. En revanche, un certain nombre de victimes subissent des complications et même décèdent parfois. Quelles sont ces personnes vulnérables, que l’on doit protéger en priorité ? 

Statistique des contaminés et des décès

En France, le dernier bilan fourni par les autorités sanitaires (lundi 24 août) fait état d'au moins 244 854 cas confirmés et de 30 528 décès au total, dont 10 511 en EHPAD et 20 017 en milieu hospitalier. Parmi les personnes admises en réanimation, on trouvait le 28 juillet, plus d’hommes (53%) que de femmes (47%) et selon l’âge 10% de jeunes de 0 à 44 ans, 39% de 45 à 64 ans, puis 30% de 65 à 74 ans et enfin 21% au-delà de 75 ans. Les personnes en danger de complications sont donc à 90% des adultes de plus de 45 ans.

 

En janvier 2020, les premières données épidémiologiques ont déjà fait état du nombre élevé de personnes âgées parmi les contaminés, puis on a signalé un risque créé par le diabète (2). Mais dès le mois de mars, les soignants ont signalé que l’obésité était incriminée comme une complication, nécessitant une assistance respiratoire en Unité de Soins Intensifs (USI).

 

Plusieurs études ont confirmé ce danger, notamment en France, en Grande Bretagne et au Mexique. Par exemple, celle menée par le CHRU de Lille a précisé, que 47,6 % des patients (soit près d’un sur deux), entrant en réanimation étaient en situation d’obésité et que la forme sévère (IMC supérieur à 35) augmentait le risque d’être placé sous respiration mécanique invasive, quel que soit l’âge (3). 

Causes du danger de l'obésité

Les auteurs des différentes études (EU, Allemagne, France, GB, Mexique ...) suggèrent que l'obésité réduit la respiration en gênant les mouvements du diaphragme, entrainant une hypoxie (oxygénation insuffisante du sang), qui diminue les réponses immunitaires, favorise la pneumonie, provoque un stress cardiaque, augmente l’inflammation et accentue le risque d’embolie pulmonaire (thrombose veineuse) (4). C’est encore plus grave si l’obésité est accompagnée d’un diabète et d’une hypertension artérielle, du syndrome d’apnées du sommeil, d’une atteinte rénale, ou d’une stéatose hépatique (foie gras) (4 bis).

 

L’obésité (enfants et adultes) et le surpoids, se caractérisent par une augmentation plus ou moins importante de la masse grasse répartie dans tout le corps. La graisse péri-viscérale est un acide gras, qui a des propriétés inflammatoire (5), mais tous les organes (foie, muscles,

myocarde ...), se trouvent plus ou moins encombrés et des micro-dépôts lipidiques ont même été trouvés dans les espaces alvéolaires des poumons (6). Cette présence aggraverait l’inflammation liée à l’infection virale et pourrait créer un œdème massif favorisant le

syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et la nécessité d’une assistance ventilatoire (6 bis). 

 

La pandémie COVID-19 a déjà eu et aura un impact très lourd sur les personnes atteintes d’obésité, car non seulement, elles courent un danger mortel, mais en plus le confinement et les mesures de distanciation ont beaucoup affecté leur équilibre mental. D’après une étude réalisée par le Dr Sarah Messiah, professeur d'épidémiologie, à l’Université du Texas (EU), plus de 80% des patients interrogés, présentaient un état dépressif grave (7). 

Décisions prises par les autorités (France, GB et Mexique)

En France, pour réduire la diffusion du virus et éviter le risque de la 2 vague, le gouvernement a choisi d’imposer le port du masque à tous les adultes, dans les lieux publics fermés, puis dans la plupart des lieux ouverts et de généraliser les tests de dépistage. Face aux dangers courus par les personnes obèses, le Ministère des solidarités et de la santé a rappelé l’importance des gestes barrières et la nécessité du suivi médical dans la prise en charge de leur obésité (8).

 

En Grande Bretagne, le gouvernement va beaucoup plus loin, en lançant le lundi 27 juillet un grand plan de lutte contre le surpoids, «Nous savons que l'obésité accroît le risque de maladies graves et de mourir du coronavirus, c'est donc vital que nous prenions des mesures pour améliorer la santé de notre nation et protéger le NHS (système de santé publique)», a souligné le ministre de la Santé, Matt Hancock.

 

La campagne «En meilleure santé» prévoit d’interdire la publicité pour la malbouffe (dans les médias et sur internet ...) et d’imposer le signalement du nombre de calories dans les menus (restaurants et ventes à emporter). Les supermarchés devront renoncer aux promotions sur les produits alimentaires de mauvaise qualité et auront «l'interdiction de placer ces articles à la vue, des clients devant les caisses». Enfin, outre les soins consacrés à la perte de poids, les médecins seront «encouragés à prescrire de l'exercice physique » à leurs patients (9). 

 

Le Royaume-Uni s'est fixé pour objectif de réduire de moitié l'obésité infantile d'ici 2030, car 33% des enfants sont en surpoids ou obèses en sortant de l'école primaire (10 à 11 ans). En 30 ans, l'obésité infantile a doublé et près des deux tiers (64%) des adultes sont au-dessus d'un poids normal, avec 36% en surpoids et 28% en obésité. Le coût du financement de ce plan est évalué par le Guardian à 10 millions de livres (11 millions d'euros).

 

Au Mexique, classé au 3ème rang mondial pour le nombre de décès dus au Covid, 73% des morts étaient atteints d’une maladie chronique (hypertension, diabète, obésité), provoquée par le surpoids, qui affecte 70% des adultes, 34% des enfants et 35% des adolescents. Face à cette hécatombe et à ces dangers, le gouvernement vient de partir en croisade contre : « la malbouffe et le venin embouteillé des sodas », dénoncés par l’épidémiologiste Hugo Lopez- Gatell. Il faudra réduire la vente « des produits hyper-sucrés, qui ont remplacé depuis 30 ans la nourriture traditionnelle des Mexicains à base de haricots et de maïs. Les dangers viennent surtout des produits industriels venant des Etats-Unis, tels que les sodas (Coca-cola) et les viennoiseries » D’après Daniel Pahua-Diaz, spécialiste en santé publique : « L’inflammation provoquée par le Covid, s’ajoute à celle chronique, liée à l’obésité. Le corps est attaqué sur 2 fronts. » (10). 

Propositions de prévention active et naturelle

Dans la prévention du risque de maladies et de décès des personnes obèses, la France devrait compléter les choix des 2 pays cités, par un grand plan de santé publique, destiné à protéger toute la population et notamment ces personnes en danger. Trois connaissances

confirment cette nécessité.

 

1 - On sait désormais, grâce aux études sur le Covid 19, que ces, personnes sont dans une très large proportion, âgées et atteintes de maladies chroniques (obésité, diabète, HTA, etc.).

2 - On sait aussi, grâce aux historiens, que dans toutes les pandémies du passé (Antiquité et Moyen-âge), seules les personnes fragiles (âgées ou malades), ont succombé, tandis que les bien-portants (jeunes et actifs) ont résisté sans traitement particulier (11).

3 - On sait enfin pourquoi les virus ne se développent que dans un organisme affaibli. Cette fragilité est la conséquence, d’après les mesures scientifiques de la bioélectronique Vincent (BEV), du déséquilibre de l’un ou des 4 paramètres qui conditionnent la santé (12). Les 4 symptômes, plus ou moins graves, qui accompagnent la maladie, sont l’acidose tissulaire, favorisant l’inflammation et les douleurs, le stress oxydatif, qui affaiblit le système immunitaire, la sur-électrisation qui entretient une excitation nerveuse favorisant la fatigue et l’accumulation des toxines causant l’entartrage tissulaire et la viscosité sanguine, qui favorisent les maladies cardiovasculaires. La démarche de la BEV n’est pas d’agir directement contre les virus, mais d’améliorer la santé en proposant des conseils pour renforcer les capacités vitales et permettre ainsi à organisme de se défendre seul.

 

Cette prévention active et naturelle, d’après la BEV, impose donc une participation active du patient pour prendre en charge sa propre santé et elle implique des actions naturelles, pour éliminer les causes qui ont provoqué la maladie et les 4 déséquilibres. Ces causes bien connues, sont liées à l’alimentation, aux boissons, à l’environnement, aux stress et à l’hygiène de vie. Il suffirait d’enseigner à la population, les choix favorables à la santé, pour améliorer rapidement la situation et la vitalité du plus grand nombre. Seule l’éducation du public, aux règles de la prévention active et naturelle permettra d’éliminer la plupart des maladies chroniques (obésité, diabète, HTA ...) et par conséquent les risques liés à un virus, qu’il soit un Covid ou un autre parasite (13). 

 

Ce projet rejoint d’ailleurs, celui évoqué par le Dr Marc Salomon, dans un excellent article (14), où il rappelle que : « le respect de 4 comportements de santé - absence de tabagisme, poids maitrisé, activité physique quotidienne et consommation d’alcool limitée - permettrait de réduire la survenue des maladies chroniques », et ce cardiologue ajoute : « Pourquoi ne pas tout mettre en œuvre pour ne pas devenir malade ».

 

J'approuve infiniment le Dr Salomon pour sa position en faveur de la prévention, mais je pense que pour être efficace, cette éducation doit être faite par un personnel compétent. Or, ces professionnels existent; ce sont les naturopathes, véritables « professeurs de santé », appelés d’ailleurs en Allemagne : « Heilpraktiker ». qui agissent en coopération avec les médecins dans les Centres de santé.
Ils assurent ainsi le suivi des patients, après les soins d’urgence apportés par le médecin (15).

Et je rejoins respectueusement, le souhait de Marc Salomon quand il conclut son article en disant : « Passons de l’univers de la maladie à l’univers de la santé, seul moyen réel, d’améliorer la qualité de vie, d’allonger l’espérance de vie sans maladie chronique et de réguler les dépenses de santé ». 

La prévention active pour développer sa santé

Les scientifiques et les naturopathes, ont depuis longtemps confirmé que la santé doit être entretenue tous les jours, par tous les français (jeunes, âgés et même malades), en appliquant des mesures hygiéno-diététiques, en privilégiant une alimentation saine et équilibrée, en buvant une eau de qualité et en pratiquant une activité physique régulière. Les conseils de la prévention active et naturelle existent et il suffirait désormais d’une décision de l’autorité publique et de l’autorité sanitaire, pour créer, un service officiel de « prévention active », qui permettra de désengorger les services médicaux, de réduire les dépenses de la Sécurité Sociale et de développer la santé parmi toute la population. C’est une œuvre de salubrité publique qui doit être réalisée maintenant, de manière urgente.  Ce service de santé associant le soin et la prévention aura une très grande efficacité, qui fera honneur à la France. Mais qui pourrait s’opposer à ce projet éducatif et généreux ? 


 

1 - E Tadini M Papamidimitriou-Olivgeris O Opota SARS-CoV-2, un point dans la tourmente. Rev Med Suisse 2020 (16)
2 - A Simonnet M Chetboun J Poissy
10.1002/oby.22831 . doi: . [ 2020
3 - 4 et 4 bis - Résumé d’un article d’André J. Scheen. Service de diabétologie, nutrition et maladies métaboliques, Département de médecine, CHU Liège, 4000 Liège, Belgique.
andre.scheen@chuliege.be.
5 - N Esser L L’Homme A De Roover Obesity phenotype is related to NLRP3 inflammasome activity and immunological profile of visceral adipose tissue. Diabetologia 2013 (56)
[Medline]
6 et 6 bis - IL Kruglikov PE. Scherer doi: 10.1002/oby.22856. The role of adipocytes and adipocyte-like cells in the severity of COVID-19 infections. Obesity (Silver Spring). 2020
7 - Clinical Obesity 09 June 2020 DOI : 10.1111/cob.12386
Impact of COVID 19 StayatHome Orders on WeightRelated Behaviors Among Patients with Obesity.
8 - pdf Fiche de prise en charge des personnes en situation d’obésité pendant (...)
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9 - Extrait de nombreux quotidien français, dont le Monde et Le Figaro du 28 juillet.
10 - Fréderic Saliba : Au Mexique, la malbouffe aggrave l’épidémie, Le Monde du samedi 22 août 2020, p 7.
11 - Alfred et Hélène Werner,
Les épidémies, éd. Atlantes.
12 - Roger Castell, Bioélectronique et prévention de la santé, HS n°21, édition ABEV.
13 et 15 - Roger Castell : Les clés de la longévité active, édition Dangles, p. 257-268.
14 - Marc Salomon : Il faut donner un cadre à la prévention, dans notre système de santé, Le Monde, samedi 22 août 2020. 


Roger Castell est psychologue-naturopathe (ND), retraité et président de l’Association de bioélectronique Vincent, auteur des livres : La bioélectronique Vincent et Les clés de la longévité active, publiés aux éditions Dangles.